#!/usr/bin/perl
use lib './lib';
use strict;
use Test::Exception;
use Test::More tests => 25;
# ngram.t - regression texts for Lingua::EN::Ngram
# Eric Lease Morgan <eric_morgan@infomotions.com>
# September 12, 2010 - first cut; based on Lingua::EN::Bigram
# November 25, 2010 - modified for non-Latin chacters; Happy Thanksgiving!
# initialize
my $ngram = '';
# use
use_ok( 'Lingua::EN::Ngram' );
# constructor
$ngram = Lingua::EN::Ngram->new;
isa_ok( $ngram, 'Lingua::EN::Ngram' );
# constructor with too many options
dies_ok { Lingua::EN::Ngram->new( foo => 'foo', bar => 'bar' ) } 'trapped too many options';
# constructor with optional text
$ngram = Lingua::EN::Ngram->new( text => 'Digital humanities are cool!' );
like( $ngram->text, qr/^Digital/, 'new with optional text argument' );
# constructor with invalid file option
dies_ok { Lingua::EN::Ngram->new( file => 'hello-world.txt' ) } 'trapped can not open file';
# constructor with optional file
$ngram = Lingua::EN::Ngram->new( file => './etc/rivers.txt' );
like( $ngram->text, qr/^The Project Gutenberg Etext/, 'new with optional file argument' );
# constructor with invalid option
dies_ok { Lingua::EN::Ngram->new( foo => 'foo' ) } 'trapped invalid option';
# set/get text
my $text = do { local $/; <DATA> };
$ngram->text( $text );
like( $ngram->text, qr/^ANNALES GATLIOLIQUES TROISIEME ANNRE /, 'set/get text' );
# ngram sanity checks
dies_ok { $ngram->ngram } 'trapped not passing an argument to ngram';
dies_ok { $ngram->ngram( 5.5 ) } 'trapped need to pass an integer to ngram';
# individual words
my $ngrams = $ngram->ngram( 1 );
is( scalar( keys %$ngrams ), 2892, 'ngrams(1) in a hash reference with 2738 keys' );
is( $$ngrams{ 'éditeur' }, 1, '"éditeur" is a key that appears once' );
# bigrams
$ngrams = $ngram->ngram( 2 );
is( scalar( keys %$ngrams ), 7167, 'ngrams(2) in a hash reference with 7039 keys' );
is( $$ngrams{ 'éditeur des' }, 1, '"éditeur des" is as bigram appearing once' );
# trigram
$ngrams = $ngram->ngram( 3 );
is( scalar( keys %$ngrams ), 8694, 'ngrams(3) in a hash reference with 8668 keys' );
is( $$ngrams{ 'nous tout le' }, 1, '"nous tout le" is as trigram appearing once' );
# n-gram
$ngrams = $ngram->ngram( 8 );
is( scalar( keys %$ngrams ), 9063, 'ngrams(8) in a hash reference with 9063 keys' );
is( $$ngrams{ 'ber sur nous tout le fardeau matériel de' }, 1, '"ber sur nous tout le fardeau matériel de" is as n-gram appearing once' );
# tscore
my $tscore = $ngram->tscore;
is( ref( $tscore ), 'HASH', 'tscore is a hash' );
like( $$tscore{ 'tous les' }, qr/^3/, '"tous les" has a tscore starting with 1' );
# intersections error trapping
my $walden = Lingua::EN::Ngram->new( file => './etc/walden.txt' );
my $rivers = Lingua::EN::Ngram->new( file => './etc/rivers.txt' );
my $corpus = Lingua::EN::Ngram->new;
dies_ok { $corpus->intersection } 'trapped no options passed to intersection';
dies_ok { $corpus->intersection( foo => 'foo' ) } 'trapped wrong number of options passed to intersection';
dies_ok { $corpus->intersection( corpus => $walden, length => 5 ); } 'trapped no array reference passed to intersections';
dies_ok { $corpus->intersection( corpus => [ ( $walden, $rivers ) ], length => 5.5 ); } 'no integer passed as a length to intersections';
# intersections
my $intersections = $corpus->intersection( corpus => [ ( $walden, $rivers ) ], length => 5 );
is( $$intersections{ 'a quarter of a mile' }, 14, 'intersections' );
# done, whew!
exit;
# sample data
__DATA__
ANNALES GATLIOLIQUES TROISIEME ANNRE
IX
JUILLET — SEPTEMBRE
1874
PARIS. — B. DE SOYE ET FILS, IMPR., 5, PL. DO PANTHÉON.
ANNALES
CATHOLIQUES
TRANSI
^^
REVUE RELIGIEUSE HEBDOMADAIRE
DE LA FRANCE ET DE L'ÉGLISE
PUBLIÉE AVEC l'APPROBATION ET l'ENCOURAGEMENT
DE LEURS EMINENCES Mgr LE CARDINAL - ARCHEVÊQUE DE ROUEN
ET LE CARDINAL-ARCHEVÊQUE DE CAMBRAI,
DB LL. EXC. Mgr L'aRCHEVÈQUE DE REIMS, Mgr l'aRCHEVÊQUE DE TOULOUSE,
ET Mgr L'aRCHEVÉQOE DE BOURGES, ET DE NN. SS. LES ÉVÉQUES D'aRRAS,
DE BEADVAIS, D'aNGERS, DE BLOIS, d'ÉVREUX, DU MANS, DU PUY,
DE MEAUX, DE MENDE, DE NANCY, DE NANTES, D'ORLÉANS , DE PAMIERS
DE SAINT-CLAUDE, DE SAINT-DIÉ , DE TARENTAISE , D'aUTUN, DE VANNES,
DE FRÉJUS, DE COMSTANTINE, D'HÉBRON, ETC., ETC.
J. CHANTREL
RÉDACTEUR EN CHEF
TROISIEME ANNEE — TOME IX -
JUILLEX — SEPXEMBRE
PARIS
13, RUE DE L'ABBAYE, 13.
N0V.2 9ig57
A NOS LKCTEURS.
Nous commençons aujourd'hui le neuvième volume
des Annales catholiques, et nous éprouvons le besoin de
faire connaître à nos lecteurs la situation aduelle de
l'œuvre que nous avons entreprise.
11 y a un an, les Annales catholiques paraissaient par
livraisons de 32 pnges; depuis un an, elles paraissent
par livraisons de 64 pages, sans augmentation de prix. 11 y
a un an, le nombre des Abonnés était loin de suffire à
faire les frais matériels; aujourd'hui, malgré l'augmen-
tation si considérable donnée aux livraisons, le nombre
des Abonnés nous permet de joindre, comme on dit, les
deux bouts ensemble.
Bien entendu, nous ne parlons ni des frais d'adminis-
tration, ni des frais de rédaction : jusqu'à présent, admi-
nistrateurs et rédacteurs consacrent gratuitement leur
temps à rOEuvre.
11 y a là, certes^ un grand résultat acquis : il assure
l'existence des Annales catholigues, et nous sommes heu-
reux de remercier ici les souscripteurs zélés, les écrivains
de la presse religieuse, et, par-dessus tout, les vénérables
Prélats qui nous ont aidé a atteindre ce résultat en si
peu de temps. Au moment où la mort si regrettable du
premier éditeur des Annales, M. Putois-Cretlé, fit retom-
ber sur nous tout le fardeau matériel de cette publication,
nous avons pu hésiter un moment : nous avions reconnu
que le nombre des pages était insuffisant pour répondre
à l'importance et à la multiplicité des événements reli-
gieux qui s'accomplissent et des questions religieuses qui
se débattent de nos jours; mais, voulant faire une œuvre
de propagande et qui fût à la portée des plus modestes
bourses, nous reculions devant une augmentation de
prix que paraissait exiger une augmentation du nombre
■de pages par livraisons. Persuadé, pourtant, par les té-
moignages qui nous venaient de toutes parts, que l'OEuvre
6 ANNALES CATHOLIQUES
était bonne, qu'elle avait déjà fait quelque bien et qu'elle
pouvait en faire davantage, nous nous sommes décidé :
au lieu de 32 pages, les livraison^ des Annales ont paru
avec 64 pages, et nous avons pu ne pas augmenter le prix
de l'abonnement pour la France, nous ne l'avons que
très-légèrement augmenté pour quelques pays étrangers,
après avoir reconnu la nécessité de le faire à cause des
fra^s de poste.
Notre confiance n'a pas été trompée, puisque l'OEuvre,
moyennant des sacrifices personnels dont nous n'avons
pas besoin de parler, a pu se suffire à elle-même et qu'elle
a aujourd'hui surmonté toutes les difficultés d une nou-
velle création.
Mais, comme nous le disions dans la dernière livraison
dutomeVllI, si l'existence est assurée, le but n'est pas
encore complètement atteint, puisque nous ne pouvons
pas encore dormeraux laits et aux questions tous les déve-
loppements qu'ils demanderaient. Nos Souscripteurs nous
ont, depuis un ans, |:)rocuré en moyenne trois souscrip-
teurs nouveaux; serait-ce trop présumer de leur zèle que
d'attendre de chacun d'eux encore un souscripteur? Si
ce résultat élait obtenu, nous pourrions sans augmen-
tation de prix pour ceux qui seraient nos abonnés au mo-
ment de cette nouvelle amélioration, ajouter quelques
pages aux livraisons des Annales^ et donner ainsi la pho-
tographie complète de la semaine religieuse.
Les Annales, nous écrit-on de tontes parts, font du
bien : nos lecteurs sont témoins des etforls que nous fai-
sons depuis trois ans |)Our les reu'lre de plus en plus di-
gnes du succès (ju'elles obtiennent, des encouragements
et des hautes approbations qui les honorent : ne pou-
vons-nous donc espérer que les amis de la religion, que
les personnes (pli s'occup<'nl de la propagation des bonnes
lectures, que tous ceux qui savent couibien l'aumône in-
tellectuelle et njoraleesl supérieure à l'aumône matérielle,
ne reculerontpasdevaiiti:nedépensean!mellede 12 francs,
une dépense mensuel le de w/i francpour procurer celte au
mône à tant d't\mes (jui en ont besoin, et pour enrichir,
par exemple, chacpie anut-e, les bibliothèques paroissiales
ou autres, de quatre volumes in-octavo de plus de 750
pages chacun, ne coulant pas, par conséquent plus de
A NOS LECTEURS
Irais francs^ei }>rësen(ant des lectures varices, la rëfutalion
des plus habituelles objections centre la religion, des
éclaircissements complets sur les questions les plus diffi-
ciles, l'enseignement des évèqnes, les paroles et les actes du
Souverain- Pontife, le récit des épreuves, des travaux, des
bienfaits et des triomphes de notre sainte mère l'Eglise ca-
tholique?
Nous savons que la propagande est parfois difficile : il
faut, pour réussir, des démarches, des insistances, des
sollicitations souvent pénibles; mais le bien ne se fait
pas sans quelque effort, et, quand il s'agit de sauver une
société qui périt, d'éclairer des âmes qui s'égarent, de
défendre la religion et l'Eglise, peut-ôn reculer, a-t-on le
droit de reculer devant quelques démarches ennuyeuses
et de se rebuter pour quelques insuccès?
Nous demandons ici la permission de citer une lettre
qu'on nous écrit, et qui nous paraît résoudre heureuse-
ment la question de propagande que nous venons de
citer. « Monsieur le Rédacteur, nous écrit un de nos
« zélés Souscripteurs, je vousenvoie ci-inclus un mandat
« de %i francs; la moitié de celle somme est pour renou-
« vêler mon abonnement, l'autre pour un second abonne-
a ment que vous voudrez bien me servir, jusqu'à ce que
« je vous en indique la destination. J'ai voulu me forcer
«ainsi à trouver le nouvel Abonné que vous demandez à
« chacun de vos Souscripteurs. J'ai remarqué, et je m'en
« accuse, que je me rebutais facilement daris les démar-
« ches que je fais en vue de la propagande des bonnes pu-
« blications. Une fois mes 12fr. versés, je sens que j'au-
« rai plus d'ardeur à trouver l'Abonné qui me les rem-
« boursera. Si je réussis, je recommencerai, et si vous
« trouvez que mon procédé est bon, je vous autorise bien
«volontiers à donner à ma lettre la publicité qui vous
« paraîtra convenable. »
Nous remercions bien vivement notre zélé Souscripteur.
S'il veut bien nous le permettre, nous ajouterons que son
procédé, qui nous parait excellent, peut être employé à
moins de frais et être encore amélioré. Quel est celui de nos
Abonnés qui ne pourrait pas ainsi faire l'avance d'un sim-
ple abonnement trimestriel, qui ne lui ferait provisoire-
ment débourser que 4 francs ? El, quant à ceux qui peu-
9 ANNALES CATHOLIODES
vent débourser 12 francs, qui les empêche de faire trois
abonnements trimestriels, au lieu d'un .ibonnement d'un
an? Pour ce dernier cas, du reste, et aûn de venir en
aide à celte bonne volonté, nous dirons que nous sommes
parfaitement disposé à recevoir 4 abonnements de trois
mois pour 12 francs, ou 2 abonnements de six mois
pour 7 frnncs, à ceux de nos Souscripteurs qui pren-
draient ce moyen de propager les Annales catkoliqiœs :
nos Souscripteurs étrangers jouiraient des mêmes avan-
tages d'apr>s les prix indiqués pour les divers pays.
Nous travaillons à une œuvre commune : la connais-
sance et la défense de la vérité et de l'Eglise; si nous
mettons ainsi en commun nos efforts pour soutenir et
pour répandre la publication des Annales catholiques^
sans aucun doute l'OEuvre pourra prendre une .xtension
qui, tout en la rendant moins indigne de la grande cause
à IcKiue^lie nous lavons consacrée, lai mettra plus en état
de la déi'endre; or, défendre l'Eglise, c'est défendre la
société, c't'st défendre les plus chers intérêts du temps
et de l'éternité.
JN'ous plaçons de nouveau notre OEuvre sous la protec-
sion du Sacré-Cœur, dont le beau mois vi<'nt de tiiiir;
sous la protection de la sainte Vierge, la Mère de toute
glace, qui vient de recevoir de si splendides hommages
à Lille, et dont les sanctuaires de la Salette, de Lourdes et
de Fontniain proclament si hautement l'amour pour la
France; sous la protection, enfin, de l'apotre saint Paul,
que Pie l\ adonné [)Our patron à la [tresse, en disant ainsi
à tous les publicistes que leur mission est un véritable
apostolat.
J. Chantrel.
Paris, 30 juin 187 4, en la fôte de la Commémoration de
(le £ainl-PUuJ.
ANNALES CATHOLIQUES
CHRONIQUE ET FAITS DIVERS.
Sommaire. — Situation générale. — Rome et V Italie : Santé du
Pape ; désastres de Milan ; Garibaldi ; Mgr Isoard ; Mgr Nf groni.
Fra?ice : Les diocèses (Paris, Alger, Annecy, Autun, Beauvais,
Besançon, Bourges, Cahors, Le Mans, Marseille, Orléans, Péri-
gueux, Reims, Kouen, Saint-Denis, Tarbes, Toulouse) ; don fait
au cardinal Guibert par Pie IX ; Mgr Maret ; sacre de Mgr Perraud;
Association noyonnaise ; conciles d'Alger et du Puy ; la procession
de Marseille; les frères de Rouen; les pèlerins de la Réunion;
miracle à Lourdes ; Notre-Dame la Noire de Toulouse. — Alle-
magne : réunion épiscopale de Fulda ; Mgr Ledochowïfki ; le 16
juin à Munich; le petit séminaire de Strasbourg; bref de Pie IX
à Mgr Kuebel. — Belgique : réunion des étudiants de Louvain. —
Brésil : mort de l'archevêque de Bahia. — Espagne : Scèue
scandaleuse à Palencia. — Hollande : le nouvel évêque de Biéda.
— Portugal : la secte antichrétienne. — Turquie : les Armé-
niens. — Venezuela : persécution.
2 juillet 1874.
La situation religieuse du monde est restée telle que nous
i'avons décrite il y a huit jours : c'est partout la continuation
de la persécution et de la lutte admirable de l'épiscopat, du
clergé et des laïques fidèles. Maison sent que l'impiété devient
de plus en plus impatiente, et qu'elle n'attend, pour ainsi dire,
qu'un signal pour se livrer à toutes ses violences. Nous nous
contenterons aujourd'hui de donner les faits que nous n'avons
pu qu'indiquer d'une manière générale dans notre dernière li-
vraison.
ROME ET l'iTALIE.
La santé du Saint-Père est excellente : Pie IX résiste admirable-
aux fatigues des réceptions qui se multiplient depuis quinze jours à
l'occasion de son exaltation au souverain Pontificat, de son couron-
nement et de la fête de saint Pierre ; on trouvera plus loin des dé-
tails sur ces faits,
— Le Saint-Père recevant, il y a quelques mois, une députation
d'agriculteurs lombards, les exhorta très-vivement à prier beaucoup
afin de détourner de dessus leur province les graves châtiments
dont elle était menacée, à cause des insultes réitérées dont la reli-
gion, ses cérémonies, sa discipline étaient l'objet. Les Ubres-pen-
seurs de Milan se moquèrent de cet avertissement paternel du Pape,
iO ANNALES CATHOLIQUES
et ils saisirent la première occasion " qui se présenta pour jeter en
quelque sorte un déll à la divinité. Lorsque, en mai dernier, l'ar-
chevêque de Milan avait déjà pris toutes les dispositions pour faire
transporter avec une grande pompe les reliques de saint Ambroise
de la vieille collégiale ambrosienne dans la belle cattiédrale gothi-
que où repose déjà saint Charles Borromée, ces libres-penseurs s'op-
posèrent avec beaucoup de tapage à cette démonstration religieuse;
ils firent tant et si bien que le préfet de Milan se rangea de leur
côté, et la procession solennelle fut défendue, bien qu'elle eût été
autorisée par une ordonnance du conseil provincial et par un décret
ministériel. L'Eglise dut courber le front devant l'impiété.
Le châtiment ne s'est pas fait attendre longtemps.
Les journaux de Milan nous apportent la triste description d'un
ouragan épouvantable qui a éclaté le samedi, 13 juin, sur la ville de
Milan et les campagnes environnantes. Une grêle comme on n'en a
jamais vu de pareille a tout détruit : la récolte est entièrement
perdue ; les grêlons avaient la grosseur d'un œuf de poule. Les
beaux vitraux de la cathédrale ont énonmément souffert ; la galerie
Victor-Emmanuel et une partie de la gare ont eu leur toiture de
verre pilée. Tous les arbres, toutes les plantes rares des jardins et
des promenades publiques sont comme hachés par la main de
l'homme. Un grand nombre de personnes ont été blessées par les
grêlons. *
Les princes de Piémont, arrivés à Milan l'avant-veille, ont été té-
moins de cette terrible c itustrophe.
— GaribaMi est si mal, dit le Times, qu'il ne peut remuer son
bras, ni tenir une plume, ni môme porter ses aliments à sa bouche;
en un mot, il ne peut faire un mouvement. Il ne reçoit absolument
que ses plus intimes amis.
— Mgr [soaul, amliteur de la sainte Hôte, vient de quitter Rome
pour un congé de quelques semaines. Ce tribunal suprême de la
Ilote est fermé, hélas! Mais les jugrts demeuient, et c'est la plus
noble protestation que puisse opposer le Saint-Sirge aux violateurs
de la justice.
— Les ennemis de l'Eglise sont en ce moment stupéfaits de la ré.
solution que vient de prendre Mgr Negroni, ex-ministre de l'inté-
I ieur de Sa Sainteté, qui a renoncé à l'espérance de li pourpre et
quitté loutes ses digmilis [lour entrer dan^ la Coiiipa^uie de Jésus.
Mgr Negroni est en ce moment au noviciat des Jésuite?, à .\n-
gors.
CliRONlODE ET FAITS DIVERS , H
FRANCE.
Paris. — Durant son séjour k Rome, Mgr l'Archevêque a eu
l'honneur d'être reçu plusieurs fois par lo Saint-Père de la manière
la plus affectueuse. Monseigneur a entretenu longuement Sa Sain-
teté de la situation de Paris et des œuvres de charité et de religion
qui y fleurissent malgré tant d'influences contraires. Notre Saint-
Père a pris ]<i plus grand plaisir à écouter ces consolants détails, et
c'est avec une joie marquée qu'il a appris de la bouche de l'Arche-
vêque le succès de l'Œuvre de l'église du Sacré-Cœur. Près d'un
million et demi recueilli en moins de deux années, dans des temps
si difficiles et pour un but exclusivement religieux et mystique,
voilà qui a paru au chef de l'Eglise tout à fait digne d'admiration
et d'encouragement. Aussi, à ses bénédictions et à ses vœux sympa-
thiques, Pie IX a voulu joindre une offrande qui témoignât à tous
del'intérêt qu'il porte à la construction de la grande église du Sacré-
Cœur à Montmartre.
Cette offrande qui est destinée au trésor de la nouvelle église
consiste en un magniûque calice en vermeil, orné des plus riches
émaux.
Cette belle pièce d'orfèvrerie sort de la fabrique de M. Armand
Calliat, de Lyon. Sur le pied sont ciselés avec une délicatesse re-
marquable des sujets de l'Ancien Testament, représentant les figures
du sacrifice eucharistique : Abel, Hénoch, Melchisédech, Isaac ; au-
tour de la coupe les quatre principales scènes de la Passion. Sur la
face extérieure de la patène on voit retracés avec leurs emblèmes les
quatre évangélistes : saint Mathieu, saint Marc, saint Luc et saint
Jean. Sous le double rapport du prix de la matière et du fini du tra-
vail, on ne saurait rien imaginer de plus riche et de plus artistique
que ce vase. {Semaine religieuse de Paris.)
— Mgr Maret, évêque de Sura in partibm, et primicier du cha-
pitre de Saint-Denis, vient de quitter Rome, où il se trouvait depuis
plusieurs mois. On sait qu'il était venu soumettre à l'examen et à
l'approbation du Saint-Siège les constitutions de l'insigne chapitre.
L'examen a été fait par la sainte congrégation du Concile avec la
sagesse et la maturité que les congrégations romaines apportent à
tous leurs travaux, et le samedi 27 juin, son jugement a dû être
soumis à la sanction suprême du Pape. Le rescrit pourra être dressé
conformément à cette sanction. Les dernières formaUtés à remphr
n'exigeront probablem'ent plus que quinze ou vingt jours, et
Mgr Maret pourra recevoir, aussitôt à Paris, le rescrit pontifical.
12 ANNALES CATHOLIQUES
Alger. — La sainte congrégation du Concile vient de terminer
l'examen des Actes du concile provincial d'Alger. Mgr Lavigerie a
■ ainsi renoué la chaîne des conciles de l'antique et grande Eglise
d'Afrique.
Annecy. — MgrjMagnin a procédé dernièrement à la bénédiction
solennelle de la Croix du Salève, croix monumentale haute de
12 mètres, «'■levée sur l'extrémité nord du Grand-Salève, au-dessus du
village de Monnatier, et qui domine à la fois le bassin de Genève et le
bassin de l' Arve en Faucigny ; on l'aperçoit du centre même de la ville
de Genève, du pont du Mont-Blanc, du plateau des Tranchées, et de
de plusieurs rues et maisons du quartier de Saint-Gervais. Plus
de 15,000 personnes assistaient à cette belle cérémonie, et ont ac-
clamé, à la voix de l'abbé Joseph, ancien aumônier militaire, la
France, le. Souveruir, -Pontife, les évêques, le clergé et la catholique
Savoie, qui peut, dit le Couturier de Genève, « enregistrer une fois
de plus dans ses annales une page de triomphe et d'honneur. «
AuiLN. — Le sacre de Mgr Perraud a eu lieu très-solennelle-
ment daus l'église Saint-Sulpice, à Paris, le 29 juin, fête de Saint-
Pierre. Le prélat consécrateur était le cardinal Guibert, archevêque
de Paris, assisté de Mgr de Marguerye, ancien évêque d'Autun, et de
Mgr Bourrcl, évoque de Rodez, ancien collègue, à la Sorbonne, du
nouvel évêque. Mgr Meglia, nonce apostolique, assistait à la céré-
monie, à laquelle avait voulu être aussi présent le maréchal de
Mac-Mahon, qui est un ancien élève du petit séminaire d'Autun.
On remarquait aussi deux députations d'Irlande et de Pologne,
avec des bannières aux couleurs nationales, venues au sacre de
Mgr Perraud en témoignage de sympathie et do reconnaissance
pour l'écrivain qui a plusieurs fois défendu éloquemment la cause
des deux nobles pays, et pour le religieux qui s' e^t occupé avec
zèle des œuvres établies, K Paris, en faveur des émigrés irlandais
et des exilés polonais.
Beaivais. — Le IS juin a eu lieu, au petit séminaire de Noyon,
sous la présidence (le Mgr Gignoiix, la réunion annnclledes anciens
élèves de celte maison d'éducation, ([ui a fourni au clergé, à la ma-
gistrature, à l'armée, à la presse, à tous les rangs de la société, UQ
grand noinbio d'hommes (|ui. font honneur à l'éducation chrétienne
qu'ils ont icçui-. Un banquet fraternel a réuni, dans le réfectoire
inéuu5 (lu sémiiinire, tous les membres présents de l'Associ.ilion
noyonnaise. Ltj» l(jasls portés à Pic IX, à Mgr l'évêque de Beauvais,
h. tons les anciens supérieurs et maîtres do rétablissement, ont été
vigoureubemeul applaudis, et l'on a non moins vigoureusement
• CHRONIQUE ET FAITS DIVERS 43
acclamé les vers aussi ingénieux que bien tournés d'un ancien
élève, aujourd'hui juge de paix, qui a su évoquer les meilleurs
sentiment? en môme temps que les vieux souvenirs du collège.
Ces associations entre les anciens élèves des établissements d'ins-
truction se multiplient heureusegienf ; nous n'en connaissons pas
où les bons et vrais sentiments de camaraderie et de fraternité se
montrent avec une plus vérilable expansion que dans les réunions
des anciens élèves des maisons d'éducation religieuses.
Besançon. — Le « Vénérable » de la Loge maçonnique de Besan-
çon vient de mourir, après avoir riçu les secours de la religion.
Malgré les obsessions de ses confrères de Paris, de Strasbourg et de
Mulhouse, venus à son lit de mort pour le circonvenir, il a voulu
s'entretenir avec deux prêtres, faire abjuration, et recevoir les sa-
crements. Sa (in a été édifiante.
Bourges. — La sainte Congrégation du concile s'occupe de
l'examen du concile provincial de Bourges, tenu au Puy, que
Mgr de la Tour d'Auvergne Lauragais a apportera Roine. Le véné-
rable archevêque a reçu de Pie IX l'accueil le plus bienveillant. Il
a remis au Pape une somme d'environ 50,000 francs pour le Denier
de Saint-Pierre. A celte somme en était jointe une autre de 330 fr.
dont la provenance mérite d'être signalée. Quelques pieuses per-
sonnes de la ville de Bourges ont réuni ensemble tous les vieux
papiers qu'elles ont pu trouver, les ont vendus et ont ainsi recueilli
ladite somme de 330 francs qui a été apportée h Sa Grandeur la
veille de son départ pour Rome. Les donateurs avaient joint h ce
produit de leur piense industrie une touchante lettre que Sa Gran-
deur a en même temps remise au Saint-l'ère.
Cahors. — Mgr Grimardias vient d'adresser la circulaire sui-
vante aux fidèles de son diocèse :
« Vous n'ignorez pas les terribles effets qu'a produits l'ouragan
de dimanche dernier. Une grande partie de notre diocèse a été ra-
vagée de telle sorte que toutes les récoltes de cette année sont per-
dues, et que, pendant plusieurs années peut-être, le travail le plus
assidu restera sans récompense.
« Touché de catte situation, qu'il a constatée par lui-même, M. le
préfet du Lot a nommé une commission dont nous avons accepté la
présidence, pour essayer de trouver quelque remède à tant de souf-
frances.
« J'espère que la bonne volonté viendra en aide à nos efforts, et
qu'ils ne seront pas inutiles. Mais dès aujourd'hui j'ai hâte de faire
appel k la générosité des fidèles en prescrivant dans toutes les égli-
14 ANNALES CATHOLIQUES
ses des paroisses qui furent épargnées, une quête en faveur de ceux
qui ont souffert. »
Le Mans. — La santé de Mgr Fillion, qui a donné de sérieuses
inquiétudes depuis quelque temps, coinmence à s'améliorer; tout
fait espérer aujourd'hui que l'éminent prélat sera conservé à son
diocèse.
Marseille. — Nous avons dit un mot de la magnifique proces-
sion qui a eu lieu à Marseille en l'honneur du Sacré-Cœur. Dans
un discours plein d'éloquence, Mgr Place a principalement consi-
déré au point de vue social la dévotion au Sacré-Cœur de Jésus, et
salué l'accrcissement merveilleux de cette dévotion parmi nous.
« On a dit avec raison, s'est-il écrié, que la dévotion au Sacré-Cœur
était française dans son origine et ses développements. Elle est sur-
tout une dévotion marseillaise : c'est à Marseille qu'un culte pu-
blic, solennel, au Sacré-Cœur a été rendu, pour la première fois, au
milieu des événements dont nous rappelons en ce jour l'anniver-
saire; c'est l'objet même de cette imposante et pieuse réunion. Au-
jourd'hui encore, Marseille est le missionnaire et l'apôtre du Sacré-
Cœur. Deux ans de suite, elle a inauguré ces magnifiques pèlerina-
ges de Paray-le-Monial qui ont donné l'élan à toute la France. Notre
fête annuelle, dont lécho retentit dans le monde, est comme l^ac-
clamaUon des bienfaits dont le Sacré-Cœur est la source. Que ce
soit donc, pour Marseille et le diocèse, l'occasion des bénédictions
les plus abondantes. Que le Sacré-Cœur nous bénisse, ainsi que la
patrie tout entière, ainsi que l'Eglise et son auguste chef si cruelle-
ment éprouvé ! »
ORLÉANb. — La santé de Mgr Dupanloup, qui avait donné des
inquiétudes pendant quelques jours, s'est alfermie, et l'illustre pré*
lat a pu reprendre le cours de ses travaux parlementaires et épisco-
paiix.
PÉRiGUEux. — Mgr Dabert s'est inscrit pour 300 fr. sur la liste
des souscriptions ouvertes dans son diocèse pour venir en aide aux
victimes des derniers orages.
Reims. — On parle de Mgr Freppel, évoque d'Angers, pour le
siège archiépiscopal de lU'ims.
llouEN. — A la séance de la distribution des prix faite dernière-
meul aux soldats de la garnison de Ilouen, qui suivent les cours des
Frères des Ecoles chrétiennes, M. le général Lebrun, commandant
le 3* corps d'armée, a prononcé le discours suivant :
• cAronique et faits divers 15
« Messieurs les Frères,
« L'armée n'a pas perdu le souvenir des services que vous lui
avez rendus avec tant d'abnégation, pendant la dernière guerre,
alors que vous alliez, au péril de vos jours, relever sur nos champs
de bataille fios malheureux soldats tombés sous l'excès des fatigues
ou frappés par les balles ennemies.
« L'armée a la mémoire du cœur, c'est pour cela que je saisis
avec bonheur l'occasion de renouveler auprès de vous l'expression
de son admiration et de sa vive reconnaissance.
« Aujourd'hui que, pendant la paix, vous poursuivez, sous une
nouvelle forme, l'œuvre de patriotisme que vous avez si noblement
accomplie pendant la guerre, je vous adresse, au nom de l'armée,
ses remerciements et ses félicitations les plus chaleureuses.
« Qui travaille comme vous pour l'armée, mérite bien de la pa-
trie. M
De telles paroles, dans une telle bouche, vengent suffisamment
les Frères des injures que les radicaux leur adressent journelle-
ment.
Saint-Denis (Réunion). — Un certain nombre de pèlerins de l'île
de la Réunion (Rourbon), viennent d'arriver en France et se sont
rendus à Paray-le-Monial où ils ont déposé, le 2 juillet, fête de la
V^isitation, une magnifique bannière en velours rouge, portant celte
Inscription : l'île Bourbon au Sacré- Cœur de Jésus ; au milieu sont
brodées les armes de Mgr Delannoy, se composant de Notre-Dame
de la Treille, de la croix de Saint-André, double souvenir du pays
de l'évêque, Lille, dont Notre-Dame de la Treille est la patronne
vénérée, et de la paroisse de Saint-André, dont il a été longtemps
le curé, enfin de l'ancre d'espérance avec cette devise : hœc spes
hostra. Au bas delà bannière est brodée une louffe de cannes à su-
cre en fljurs. De chaque côté sont deux palmiers, dont les feuilles
vont se rejoindre au haut de la bannière, et autour desquelles s'en-
roulent deux banderolles, oti sont inscrits les noms des douze quar-
tiers de l'île Bourbon : Saint-Denis, Sainte-Marie, Sainte-Suzanne,
Saint-André, Saint-Benoît, Sainte-Rose, Saint-Philippe, Saint-Jo-
seph, Saint-Pierre, Saint-Louis, Saint-Leu et Saint-Paul; douze
noms de saints, car à Bourbon la France s'est montrée chrétienne.
Tarées. — Voici d'intéressants détails sur un prodige arrivé à
Lourdes, le 28 mai, en faveur de l'une des Dames qui font partie
du pèlerinage américain. — M"" Baker, de Boston (Etats-Unis),
était entièrement paralysée depuis plusieurs mois; c'est à peine si
16 ANNALES CATHOLIQUES
elle pouvait faire quelques pas à l'aide d'un appui et sur un plan
toul-à-fait horizontal. L'épine dorsale s'était deux fois brisée, et cette
fracture, jugée incurable par les médecins, lui causait des douleurs
continuelles. La traversée de l'Océan augmenta ses souffrances.
Cependant, la voilà arrivée à Lourdes, mais tellement fatiguée, qu'il
a fallu attendre deux jours pour oser la conduire à la Grotte et la
plonger lians la piscine. Enfin, dans la malinée du 28, elle voulut
braver la souffrance et la froideur de la température. Une voiture la
transporta à la Grotte, et h l'aide de bras élrangf^rs elle descendit
dans la piscine. Elle y. était à peine plongée que ses souffrances
devinrent plus aiguës et que la douleur sembla vouloir triompher
de sa patience. « \lafoi ! lui disait sa sœur, protestante, pour prendre
un bain d'eau froide, vous n'aviez pas besoin de venir si loin. »
Mais la confiance de la malade était toujours la même. Aussitôt elle
éprouve dans tout son corps un bien-être .imlicible : quelques
instants après, ellecourt aie Grotte pour rendregiàces à son auguste
bienfaitrice. Son mari, quoique protestant, se mit à verser des larmes
de joie, s'agenouilla à côté de sa femme et prit part aux actions de
grcàces qu'elle rendait à Marie. «Espérons, dit le Journal de Lourdes,
que ce grand miracle sera suivi d'un autre encore plus grand, celui
de la conversion de ces deux protestants, le mari et la sœur de la
miraculée. » Cette dame était encore à Lourdes le 6 juin, continuant
de marcher, de courir et de se bien porter.
Toulouse. — Le couronnement de .Notre-Dame la Noire a eu lieu
le dimanche, T juin, dans l'église de la Daurade, avec un grand éclat.-
Les murs de l'édifice sacré avaient disparu sous les tenturcB et sous
les (leurs; mais ce qui allait le plus à l'àme ( t la remuait le plus
profonilément, c'était une foule immense et pieusement recueillie,
c'étaient toutes ces voix chantant les gloires de la Vierge Mère,
c'i'tait cette multitude de prêtres associant leurs acclamations à celles
de toute une ville- représentée par l'élite de sa population, qui, elle
aussi, tenait à payer son tribut de reconnaissance et d'amour à
l'antique patronne de la France. Mgr l'Archevêque de Toulouse a
présidé la cérémonie et le R. P. Caussette a prononcé, en l'honneur
de la saii'te Vierge, un éloquent discours qui a fuit l^a plus vive
impression sur son auditoire.
ALLEMAGNE.
On -^crit do Fulda (iiS juin), que la Lettre pastorale rédigt^e par
les mcmbrep do la conférence épiscopale indique aux populations la
conduite à tcnip le jour où toutes les paroisses, toutes les cures,
i:iIRONIQUE ET FAITS DIVERS 17
tons les évôcbés, se Ironveronl vacants, par suite de l'emprisonne-
iiient de leurs chefs .spirituels.
En les invitant au calme, elle les invile à refuser tout pasteur
nommé par l'autorité civile. La publication de cette pastorale est
destinée à produire en Allemagne une profonde impression.
— L'extrait suivant d'une correspondance adressée d'Ostrowo à
la Oermania de Berlin, montrera avec quel acharnement sont persé-
cutés les évêques prussiens :
(( L'arehevêque avait été condamné à une nouvelle aniende de
1,000 Ihaler? pour infraction aux lois de Mai. Comme on avait déjà
tout saisi à Posen, on donna au tribunal du cercle d'Ostrowo l'ordre
de faire >une saisie dans la prison de l'archevêque. L'huissier M...
se présenta donc le 15 juin à la prison du tribunal de corcle et fut
conduit dans la cellule de l'archevêque après avoir montré l'ordre
de réquisition du tribunal de Posen. Après avoir fait connaître au
prélat l'ordre qu'il était chargé d'exécuter, il ouvrit la seule armoire
qui se trouvait dans la chambre pour chercher des objets suscep-
tibles d'être saisis et ne trouva naturellement rien. Il demanda
ensuite à qui apjiartenaient les malles. On lui répondit qu'elles ap-
partenaient au fisc. L'huissier partit donc sans avoir rien pu saisir;
mais il revint une heure après pour examiner la croix épiscopale
et l'anneau qu'il avait vue sur la personne de Mgr Ledochowski.
Seulement, il n'était pas chargé par l'autorité judiciaire d'entrer
une seconde fois dans la prison de l'archevêque ; on refusa de le
recevoir. »
— Le 28* anniversaire de l'exaltation de Pie IX a été magnifi-
quement célébré à .Munich, d'abord à la cathédrale, ensuite, le soir,
dans une nombreuse réunion de catholiques, qui s'est tenue dans
la halle de la grande brasserie royale située In'der Au. M. Schut-
tinger, député au Reichstag et à la chambre bavaroise, monta d'a-
bord à la tribune au milieu des applaudissements universels. Après
avoir traité de la situation de l'Eglise catholique partout persécutée,
et surtout en Allemagne, il dit : « Nous catholiques, nous nous
glorifions de ce vieillard d'outre-monts, de ce Pape saint et véné-
rable qui souffre persécution pour la vérité, le droit et la liberté ;
on nous appelle ultramontains ; mais c'est là r.n titre d'honneur,
car nous sommes en réalité ultramontains attachés de cœur, de
volonté et d'esprit au Chef suprême de l'Eglise, le seul et véritable
représentant de Dieu sur la terre. Combien 'il est admirable de voir
ce Pontife, abandonné par tous les grands de la terre, malgré les
tempêtes qui assaillent sa barque, malgré sa faiblesse apparente,
18 ANNALES CATHOLIQUES
rester ferme, vigoureux et fort de la force de Dieu, ne s'appuyaut
que sur les principes éternels pour déjouer tous les projets de
l'enfer ! La lutte que l'empire a engagée avec lui ne peut l'ébranler;
les efforts du libéralisme se briseront au roc sur lequel Pie IX se
tient inébranlable, car les portes de l'enfer ne prévaudront jamais
contre l'Eglise et la chaire de Pierre. »
Quand M. Schultinger eut cessé de parler, on cria des vivats en
l'honneur du Pontife-Roi. Après le discours, la musique militaire
exécuta une brillante symphonie de Beethoven, et la société cho-
rale la Concordia chanta un hymne à Pie IX.
A peine les accords de cet hymne magnitique eurent-ils cessé
de retentir, que le député "Westermayer monta à la tribun^. lî
commença par établir un parallèle entre les principes révolution-
tionnaires de 1789 et les principes de l'Etat moderne. Il induisit
de la situation que ces principes font à l'Eglise catholique, la né-
cessité pour tous les fidèles de s'unir en rangs serrés pour défendre
les principes éternels du christianisme contre tous les ennemis de
la foi et de la conscience. M. "Westermayer développa cette thèse,
indiqua les devoirs qu'il y avait à remplir et la position qu'il y
avait à prendre pour ne se laisser ni séduire ni' vaincre. «Gloire
à Dieu, fidélité à la sainte Eglise, dévoùment sans bornes au Sou-
verain Pontife, attachement inviolable à l'épiscopat, telles sont les
vertus qui doivent briller aujourd'hui dans tout catholique, et avec
ces vertus, quelque grands et puissants que soient les ennemis de
noire foi, nous les vaincrons. Vive Pie IX ! vive le Pontife-Uoi ! »
Près de dix mille poitrines répétèrent cette acclamation, et l'im-
mense auditoire se sépara au son du Te Deum allemand, exécuté
par la musique militaire.
— Le Courrier du Bas-Rhin annonce que « par ordre supérieur,
les Frères instituteurs et les Sœurs institutrices appartenant à des
ordres religieux étrangers et fonctionnant en Alsace-Lorraine, de-
' vront cesser leurs fonctions h i)artir du I" octobre prochain. »
Le lundi 2-1 juin, arrivait de Berlin c\ M. l'abbé Miiry, supérieur
du petit séminaire de Strasbourg, l'avis ot'liciel que son recours au
chancelier de l'empire, — recours interjeté après le décret de fer-
meture de l'établissement, signé du président supérieur d' Alsace-
Lorraine, — était rejeté comme non fondé.
Le lendemain soir, le directeur de polici', M. Mannss, venait de-
mander au supérieur s'il voulait fermer lui-même rétiii)lissement
ou si la police devait le faire. M. Mury répondit qu'assurémeiii ii
ne fermeiait pas lui-môme sa propre' niiiison : il d^-mandait jus
CDRONIQUE ET FAITS DIVERS VJ
qu'au lendemain pour prendre les instructions de son évoque.
Le matin du 2û juin, à neuf heures, M. Mury est allé, au nom
do l'évoque, prier le directeur de police de surseoir h l'exécution.
Réponse lui fut faite qu'à moins de contre-ordre du président supé-
rieur, le petit séminaire serait fermé dans la journée.
De là, le supérieur, toujours au nom de l'évoque, se présenta
chez M. de Mœller, président supérieur d'Alsace-Lorraine, et lui
annonça la visite du prélat, ajoutant que Mgr Raess préparait, peur
l'envoyer à Berlin, un nouveau mémoire de protestation. « Toutes
les instances sont épuisées, répondit M. de Mœller; toute nouvelle
démarche est inutile. »
Le soir donc, à quatre heures, un inspecteur et un commissaire
de police, assistés de quatre agents, arrivent au petit séminaire. Ils
demandent le supérieur. On était réuni à la chapelle. Le supérieur
sort. Ces messieurs lui annoncent qu'ils viennent pour fermer l'é-
tablissement, et lui demandent quelle heure lui convient le mieux.
« L'heure m'est indift'érente, » répond M. Mury.
II retourne à la chapelle : « Cher.s élèves, dit-il, vous venez d'as-
sister au dernier office du petit séminaire de Strasbourg. En ce
moment, les agents de police envahissent la maison et viennent
fermer les salles de classes. Conservez en face de la persécution le
calme et la dignité du silence. Une dernière fois recommandez la
cause du petit séminaire à Dieu et à la justice. »
Après ces quelques paroles, accueillies par une douloureuse émo-
tion, le supérieur va rejoindre les agents, qui lui demandent les
clefs et le prient de lui indiquer les salles de la classe.
Les portes de ces salles sont fermées à clef par l'inspecteur de
police. Puis, lecture est faite d'un article de loi punissant de cent
Ihalers d'amende tout essai de faire classe.
Le supérieur fait consigner au procès-verballa protestation qu'il
élève au nom de. son évêque, en son propre nom, au nom des pro-
fesseurSj^es élèves, de leurs parents et de tous les catholiques
d'Alsace-Lorraine. Puis, tout est terminé ! ! !
— 11 paraît qu'une entente est à la veille de s'établir entre la cour
de Rome et le gouvernement badois, relativement à l'archevêché
de Fribourg. Le gouvernement a laissé 5 noms sur la list3 des
14 candidats qui lui ont été présentés par le chapitre. Ce sont
NN. SS. Haneberg et Héfélé, évêques de Spire et de Rottenbourg ;
les trois chanoines Behrle, Dieringer et Alzog. Ce derni'^r surtout
est connu pour de savants travaux théologique?.
A cette occasion, nous devons faire connaître le bref adressé par
20 ANSALES CATHOLIQUES
le Pape à Mgr Kaebel, évêque administpateur de l'archidiocèse da
Fribourg en Brisgau (grand-duché de Bade) :
Vénérable Fr^re, salut et bénédiction apostolique.
De nos jo .rs, vénérable frère, chaque fois qu'on apprend qu'une
mesure de persécution a été proposée contre l'Eglise, on ne peut
plus guère douter que bientôt elle ne passe en loi.
C'est pour C3tte raison que Nous ne Nous étonnons aucunement
de ce qu'on ait ajouté au code du grand-duché de Bade, la loi que
vous Nous avez signalée d'avance à la tin de l'année dernière,
comme devant entraver les fonctions épiscopales et sacerdotales,
fouler aux pieds les droits sacrés, supprimer les séminaires et dé-
truire toute la constitution de l'Eglise.
Mais taudis que les puissances des ténèbres s'acharnent de toutes
parts contre le roc que le Christ a établi, et unissent leurs efforts
pour le saper, — ce roc ne s'en montre que plus ferme dans son
immobilité et soutient, sans être ébranlé, le choc des ennemis,
dont la main ne semble frapper que des coups d'enfant. Car partout
les évoques, quoique exposés aux amendes, aux spoliations, aux
souffrances, à la prison, k l'exil, et, avec eux, le clergé en butte aux
mêmes maux, deviennent, devant les droits sacrés, une colonne de
fer et un mur d'airain. Non-seulement ils ne tremblent pas devant
les puissants ; mais le front haut, ils font connaître et condamnent
les lois perverses, et ils s'efforcent, autant qu'il est en leur pouvoir,
d'empôcher qu'elles ne soient proposées. Si malgré cela elles sont
votées, ils déclarent sans crainte qu'ils ne peuvent pas leur obéir,
et ils élèvent la voix pour engager leur troupeau à obéir à Dieu
plutôt qu'aux hommes.
Car, en effet, on ne refuse pas la soumission due au pouvoir
civil, lorsqu'on ne veut pas obéir à de pareilles ordonnances,
puisque celles-ci ne sont aucunement des lois, soit piirce qu'elles
sont portées par des hommes qui n'ont auiuu pouvoir sur l'Eglise,
soit parce que quiconque contredit la doctrine do l'Eglise se met en
opposition avec la loi de Dieu, à laquelle la Volonté de l'homme ne
peut rien chinger.
Nous vous félicitons donc, vénérable Frère, Nius félicitons votre
clergé. Ni vous ni lui, vous ne le cédez à aucun de vos frères : prêts
à subir loules les épreuves [)our Dieu, vous donnez à l'Eglise, par
cette très-noble constance, un triomphe plus beau qu'aucune vic-
toire matérielle.
Résistez donc, eu demeuiunt fermes dans lu foi, et combattez le
à
CHRONIQUE ET FAITS DIVERS 21
serment antique. Cnr toutes vos souffrances seront convertios en
couronii(\s, puisque Dieu a appelé bieul.eiireux ceux qui souffrent
perbt'cution pour la justice.
Pour Nous, Nous vous souhaitons, dans cette lutte difficile, à
vous, à votre clergé ei à vo3 fidèles, les secours eflicaces et abon-
dants de la grâce céleste, — et en attendant, Nous vous accordons
avec une grande ;iffection la bénédiction apostolique, comme pré-
sage de la laveur divine et gage de Notre bienveillance toute spé-
ciale.
Donné à Rome, près Saint-Pierre, le 20' jour d'avril 1874, de
Notre Pontiûcat l'année vingt-huitième.
PIE IX, PAPE.
BELGIQUE.
Dans une réunion ^es Anciens étudiants de l'Université catholique
de Louvain, qui a eu lieu le 21 juin, Mgr Cartuyvels, vice-recteur
de l'Université, a fait entendre ces paroles, accueillies par d'una-
nimes applaudissements :
« Naguère, l'Eglise universelle célébrait le centenaire de saint
Thomas d'Aquin, de saint Thomas, cette personnification du génie
grandi à des proportions surhumaines au service de la foi et de la
verlu. A l'époque où saint Thomas illustrait les académies, la chré-
tienté se couvrait d'une floraison d'écoles aussi splendidç que celle
des cathédrales qui s'élevaieut alors d'un bout à l'autre de l'Europe.
De Naples à Paris, en passant par Bologne et Cologne, le docteur
angélique rencontrait partout des milliers de disciples, réunis autour
des chaires éiigées par les Papes, et du haut desquelles la science
et la foi se prêtant un mutuel appui préparaient au monde la ma-
gnifique expansion de la civilisation chélienne du treizième siècle.
Presque lotîtes ces grandes écoles sont tombées sous les atteintes
de r^.érésie ou sous les coups du marteau révolutionnaire; mais
voici que le centenaire de saint Thomas d'Aquin éclaire partout des
germes nouveaux, soulève la poussière des ruines; et au milieu de
l'ébranlement général qui fait crouler autour de nous ce qui reste
des institutions des anciens âges, il nous est permis de saluer dans
la résurrection des universités catholiques les centres providentiels
de l'avenir.
« En ce moment le monde chrétien tout entier s'émeut d'un triom-
phant anniversaire : le couronnement de Pie IX! (Acclamations.)
Messieurs, toute parole est ici superflue, et nulle déraonstation ne
rendra jamais l'émotion que ce nom vénéré fait vibrer dans nos
22 ANNALES CATHOLIQUES ,
âmes! (Acclamations et vivats.) Autour de ce front vénérable où
l'onction sacrée a fixé la tiare, l'histoire à son tour a posé trois
rayonnantes couronnes : la couronne de la vérité et de la doctrine,
des dogmes, par d'immortelle^.- encycliques, par les canons du con-
cile, par des paroles de feu tombant à toute heure de cette bouche
de prophète: la couronne austère des tribulations supportées pour
la justice avec un cœur magnanime qui soutient le courage de tous
les persécutés de l'univers. La couronne, enfin, des grandes œuvres
qui ont dilaté l'apostolat jusqu'aux confins de la terre, rétabli la
hiérarchie, resserré l'unité, fait briller l'héroïsme de la foi, et qui
préparent la restauration chrétienne des temps modernes. Messieurs,
qu'il me soit permis d'unir dans mon cœur votre association aux
gloires du Pontificat de Fie IX ! Puisse-t-elle à jamais s'inspirer de
notre esprit! Puisse-t-elle mériter d'être un joyau de sa couronne!
Puisse-t-elle grandir chaque jour en nombre, en puissance, en
œuvres pour la prospérité de VAltna Mater, la gloire de l'Eglise et
Ib salut de notre pays ! h
BRÉSIL.
Un câble transocéanique vient d'être placé entre le Portugal et le
Brésil. L'une des premières dépêches qu'il a transmises, le 25 juin,
nous a apport ■; la douloureuse nouvelle de la mort de Mgr de Sil-
veira, comte de San Salvador, archevêque de Bahia et primat du
Brésil, dont nous avons dernièrement fait connaître la courageuse
protestation contre les actes de persécution qui affligent cet empire.
ESPAGNE.
Une scène des plus scandaleuses s'est passée il y a quelques
semaines, à Palencia, petite ville de la province de Léon. Les caril-
loni'eurs de Palencia ayant reçu l'ordre de sonner les cloches pour
se conformer au rituel, quelques jeunes gens se sont imaginé que
le clergé voulait se livrer à une démonstration carliste, et aussitôt
toutes les églises ont été envahies par une foule en fureur. Les
portes de la cathédrale ont été d'abord renversées. Puis les jeunes
gens de la ville, ontcnnant des chansons obscènes, ont profané le
sanctuaire et sont tour h tour montés en chaire pour faille entendre
les cris de l'impiété. Dans l'église de Notre-Dame, le scandale a
revêtu encore un caractère plus odieux. Lorsque, dans son délire, la
foule a inondé la nef de ses fiots tumulluoux, il y aviiil adoration
perpétuelle; l'ostensoir et l'hostie consacrée resplendissaient au
milieu des lampes et des cierges allumés. Les profanateurs se sont
CHRONIQUE ET FAITS DIVERS 23
rués sur 1(? rnaîlre-autel, ont brisé le Saint-Sacrement, ont mis en
pièces la sainte hostie; ensuite, tournant leur fureur sur le sacris-
tain, ils l'ont obligé à leur apporter tous les missels, dont les
fenillels ont été arrachés par eux, ainsi que les surplis dont ils ont
fait un fou de joie. Enlin, pour couronner leur œuvre satanique, ils
ont descellé le tabernacle, réduit en mille morceaux la croix et
l'autel, lacéré des tableaux de grand*^ valeur et ont brûlé les confes-
sionnaux. Quand l'autorité s'est présentée avec la guardia cioil
pour mettre fin à ce désordre abominable, il n'étuit plus temps de
rien empêcher, le sacrilège était consommé. L'évèqu*' du diocèse a
fait fermer l'église Notre-Dame jusqu'à ce qu'elle pût ôtre puri-
fiée solennellement de ces indignes profanations.
HOLLANDE.
Mgr Van Beck, qui vient d'être appelé au siège épiscopal de
Bréda, en remplacement de Mgr Gheuk, décédé, avait occupé jus-
que-là l(-s fonctions de vicaire général de l'évêché de Harlem ; il
était en même temps doyen à Harlem et prévô!. du chapitre de la
cathédrale ; il est très-regretté des ouailles qu'il va quitter. C'est
un homme de profondes connaissances, d'un caractère élevé, pieux,
affable, en un mot le bon pasteur auquel- se rallie le troupeau
confié à sa garde.
L'évêché de Bréda est le moins important de tout le pays; il
compte 8 doyennés, 83 paroisses et 139,000 fidèles. Li,e jour de la
consécration et de l'inslallatioa du nouveau prélat n'est pas encore
fixé.
Mgr Claessen, nommé évêque de Tripoli, administrateur aposto-
lique de Batavia, en remplacement de Mgr Vranken, démission-
naire, doit être consacré à Sitlard (duché de Limbourg), son lieu
natal, oii demeure encore sa vieille mère, et oii fat également con-
sacré son prédécesseur, Mgr Vranken, en 1847. Ce dernier occu-
pait alors les fonctions de curé-doyen dans la petite ville limbour-
geoise, de sorte que cet endroit semble choisi pour donner aux
colonies hollandaises ses chefs ecclésiastiques.
Ce fut Mgr Paredis, évêque de Ruremonde, qui consacra Mgr
Vranken, il y a vingt-sept ans, et ce sera sans encore la même noble
et saint vieillard qui consacrera son successeur.
Quant à Mgr Vranken, après s'être voué pendant un quart de
siècle à propager la foi aux Indes, il est revenu, forcé de prendre
cette décision pour cause de santé. Il faut vivement regretter que
Mgr Vranken ait dû quitter le ministère évangélique, car c'est un